En écho à une nouvelle pratique, la photographie, les photo-clubs se multiplient au tournant du XXème siècle. Très vite, ces collectifs s’adressant d’abord à une population aisée proposent une expérience sociale très prisée des classes moyennes de l’après-guerre.
Lieux d’apprentissage et de sociabilité, ces clubs se distinguent aussi par la réalisation d’expositions s’appuyant sur un réseau mondial. Parmi les photographies présentées, certaines sont reproduites dans les catalogues, d’autres font l’objet d’articles dans la presse spécialisée. Entre conservatisme visuel et recherche expérimentale, les images se caractérisent par leur éclectisme, en référence aux différents modèles issus d’un siècle de débat autour de l’art photographique.
Au Brésil, en dehors de quelques expériences éphémères, ce n’est qu’en 1923 qu’un collectif de photographes amateurs propose un vrai projet de diffusion d’art photographique. Le Photo Club Brasileiro basé à Rio de Janeiro, publie la revue Photogramma entre 1926 et 1931, organise des expositions ainsi que le premier salon national en 1940. À São Paulo, le Foto Cine Clube Bandeirante créé en 1939, propose dès 1942 le Salão Paulista et des expositions internationales à partir de 1946, s’affirmant rapidement comme la référence de la photographie artistique brésilienne, notamment grâce à la diffusion de son Boletim.
La Société Française de Photographie (SFP) organise le Salon International d’Art Photographique depuis le début du XXème. L’édition de 1946 coïncide avec la première contribution des photographes brésiliens.
Les images présentées ici correspondent à une partie des 52 photographies envoyées par les photographes de São Paulo à l’appel de la SFP. Vingt-et-une d’entres-elles furent présentées lors du 39ème Salon International de 1951. Ce circuit d’échange international s’est figé et ces fonds sont devenus partie intégrante des collections de la SFP. Qu’elles aient été admises ou refusées, ces œuvres contiennent des éléments indispensables à la compréhension des accomplissements, des échecs et des limites de l’une de plus importantes générations d’artistes photographes du Brésil.
"Images voyageuses : photographies brésiliennes en France" réalisé par "In Sequenz Studio" (Barbara Emanuelle MAIA; Alexandre de OLIVEIRA BARBOSA) en 2017