Catégories › Politique culturelle

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La photographie : trésor de guerre ou art des temps de crise ?

Paris a célébré l'automne dernier le 30eme anniversaire du « Mois de la Photographie », festival organisé par la municipalité de la Capitale. Des dizaines d’expositions dans les galeries d’art, les musées, les centres culturels, la foire Paris-Photo - plus grand rendez-vous des collectionneurs - ont marqué l’événement. Comme le festival, la photographie contemporaine a 30 ans, le tout début des années 1980 marquant l’arrivée de ce médium dans le domaine de la création contemporaine. Certes, les artistes ont fait usage de la photographie dès le 19eme siècle, mais la légitimité artistique de la photographie est récente. Elle correspond – et compense ? – la fragilité des images d’information touchées par la crise lancinante du photojournalisme. La concurrence de la télévision et les modifications profondes apportées par la technologie numérique, la collusion entre information et communication, ont peu à peu jeté le doute sur les pratiques de reportage. Tant et si bien que sont apparus, depuis plus d'une génération, des « auteurs » qui revendiquent une photographie subjective et affirment leur talent en visant l’exposition plus que la publication. Ils ont été peu à peu débordés par des revendications plus directement artistiques encore. Si l’on voulait caractériser le profond changement dans le domaine photographique depuis 30 ans, on pourrait avancer que le lieu de la consécration sociale du photographe est passée du domaine de l’information à celui de l’art contemporain. Aujourd’hui, en effet, les grands photographes sont au musée et non à la une des journaux.

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Le BAL : nouvelle institution photographique en France ?

Le BAL ouvrira ses portes le 18 septembre à Paris. Le BAL est l’autre nom de l’association des amis de Magnum photos, il évoque en effet la fonction du lieu – une ancienne salle de bal – qu’il occupe désormais au 6 impasse de la Défense dans le 18eme arrondissement de la capitale. Depuis plus de deux ans, cette association a mis en place un programme d’activités consacrées à l’éducation à l’image auprès des publics scolaires, des enseignants et avec l’ouverture du lieu désormais au public le plus large. Orientés vers les productions documentaires, expositions, ateliers et autres événements s’y tiendront et la toute nouvelle structure communique avec dynamisme sur ses objectifs. La création d’une institution spécialisée est toujours un événement, elle constitue un mouvement dans l’univers culturel qui lui est propre et marque en ce sens des modifications qui, en l’occurrence, touchent à la fois à la réalisation des travaux photographiques mais aussi vidéo et cinématographiques. Que propose le BAL de différent ? Comment son action s’articule-t-elle aux efforts déployés par les institutions existantes ? L’importance des aides publiques (Ville, Région, État) signe-t-elle une orientation du politique vers de nouvelles structures ? Des questions simples en apparence mais qui permettent peut-être de déceler un moment intéressant de l’histoire de la photographie contemporaine.

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Prix Roland Barthes : seconde édition

 

Pour la seconde année, Le Point du Jour et l'Institut mémoires de l'édition contemporaine (Imec) s'associent pour créer le Prix Roland Barthes pour la recherche photographique.

Ce prix, doté de cinq mille euros, récompense des mémoires de niveau master, quelle que soit la discipline, concernant la photographie. Il pourra être prolongé par la publication du mémoire remanié.Outre l'intérêt scientifique, la qualité de l'écriture et l'originalité de l'approche sont donc des critères importants.

Le Prix Roland Barthes 2008 a été décerné à Laureline Meizel pour son travail « Les Utopies du Nouveau Roman-Photo. Analyse des récits photographiques de Benoît Peeters et Marie-Françoise Plissart ».

Le second Prix Roland Barthes pour la recherche photographique sera décerné à l'hiver 2010/2011.

Les inscriptions seront ouvertes du 15 novembre 2009 au 31 janvier 2010.

Dossier d'inscription à télécharger

Ce prix reçoit le soutien de la Fondation Neuflize Vie.

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Sam Stourdzé dirigera le musée de l'Elysée

C'est à partir du mois de mai prochain que Sam Stourdzé dirigera le célèbre musée de l'Elysée à Lausanne. L'information est tombée juste avant l'ouverture de l'exposition Fellini qu'il a organisé au Jeu de Paume à Paris et dont le succès a quelque peu masqué la nouvelle de sa nomination.

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Le réveil de la Médiathèque de l'architecture et du patrimoine

 

Les architectes en chef des monuments historiques, les historiens de l’architecture et les historiens de la photographie ou bien encore les archéologues connaissent l’importance des ressources de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine installée, il y a quelques mois encore, sur le site des hôtels de Vigny et de Croisilles à Paris. A la suite d’un amendement parlementaire, le ministère de l’Économie et des Finances a procédé à la vente des bâtiments et entraîné le déménagement de l’institution à la fin de l’année 2008 sur le site de l’ancien séminaire de Conflans à Charenton-le-Pont (1). Quel est le sens, autre que comptable, d’un tel mouvement ? La configuration finale de ce que le ministère de la Culture et de la Communication nomme provisoirement « Centre de la photographie et de la documentation patrimoniale »(2) sera dévoilée fin 2010. La mise en avant de l’archive photographique dans un tel intitulé résonne comme une promesse pour les spécialistes de ce médium, mais ce projet peut-il tenir lieu d’une politique photographique ?

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La photographie s’en ira-t-elle à l’école ?

Le lieu est symbolique à plus d’un titre : c’est à l’Académie des Beaux-arts que le Haut Conseil à l’Éducation Artistique et Culturelle, à l’invitation de l’académicien photographe Yann Arthus-Bertrand, a tenu aujourd'hui une séance plénière sur le thème de la place de la photographie dans l’enseignement. Symbolique parce que cette institution fut dès ses origines proche des positions des artistes photographes (la défense de Bayard contre Daguerre) mais surtout parce que l’Académie a décidé d’ouvrir voilà deux ans une section de photographie. Symbolique enfin que ce soit un lieu marqué par le sens de la tradition plutôt qu’une officine plus expérimentale qui soit choisie comme symbole. Qu’importe, portée par son Secrétaire perpétuel Arnaud d’Hauterives, l’académie qui a vu naître l’an dernier un Prix de la photographie s’offre comme un espace de dialogue, il convient, en ces temps de vache maigre, d’y voir une opportunité pour interroger l’État sur ses intentions.

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Le Haut Conseil de l'Éducation Artistique et Culturelle s'intéresse à la photographie

   

La publication dans le Bulletin officiel du 28 août 2008 de la réforme de l'enseignement des arts à l'école fait explicitement place à la photographie. Si, jusqu'à présent, les historiens d'art ont été consultés sur les questions relatives à leurs compétences, le HCEAC s'intéresse désormais à la présence de la photographie à l'école (histoire, pratiques, esthétique).

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Un Centre de la photographie et du patrimoine

Ce mois de décembre voit se concrétiser une phase importante du dossier ministériel consacré à un Centre de la photographie et du patrimoine à Charenton le Pont, par la sélection de trois agences d'architecte. Piloté par Manuel Bamberger - et selon ses propres dires - la première phase d'installation de la Médiathèque à Charenton s'est déroulée comme prévu, dans le respect du calendrier comme du cadrage budgétaire. Nous donnons ci-dessous le communiqué de presse officiel du ministère. Fait symbolique marquant, le nom de l'institution naissante : "Centre de la Photographie et du Patrimoine" fait passer au premier plan le médium photographique qui n'est pourtant qu'un des éléments de cette immense documentation, et révèle ainsi l'intention politique de consacrer un lieu à la conservation et à la recherche de la photographie. Le conseil d'orientation sera prochaine réuni afin de consulter les professionnels sur les aménagements du site et leurs missions.

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Charleroi, une architecture au service de la photographie

On a rouvert un haut-fourneau à Charleroi, au sud de Bruxelles, à 2 heures de Paris. Le train qui vous y mène longe le complexe d’Arcelor-Mittal au ralenti, on colle le visage à la vitre pour tenter d’apercevoir les cimes des cheminées mais c’est la masse prodigieuse du ventre ouvert de ces usines qui fascine. Les Becher nous ont offerts ces motifs en noir et blanc comme on nous montre aujourd’hui les cathédrales gothiques, comme c’est dommage: tout est d’un rouge de rouille éclairé dans les parties obscures de puissants projecteurs. Du pur Rembrandt. Tout autant symptôme de l’époque, le musée de la photographie de Charleroi vient d’ouvrir un nouveau bâtiment (architecte Olivier Bastin) qui prolonge l’ancien couvent des Carmélites qui abrite les collections depuis vingt ans: à la brique sombre du couvent s’adossent désormais les façades d’aluminium subtilement plié et traité de reflets colorés. En moins d’un quart d’heure, vous faites à Charleroi l’expérience du lien indéfectible de l’image, de l’économie, de la religion et de l’architecture…

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Patrimoine photographique et recherche en France: nouvelle alliance?

C’est peu de dire que l’on manque aujourd’hui d’une politique en matière de photographie. Dans ce contexte de désengagement de l’État, aucun effet d’annonce ne suscitera désormais plus l’intérêt de la communauté culturelle. C’est ce que semble avoir compris l’actuel ministère de la culture en travaillant discrètement à la métamorphose de la médiathèque du patrimoine. Contre toute attente, c’est peut -être dans ce contexte si défavorable que le projet le plus ambitieux est aujourd’hui discuté. Il importait d’en rendre compte ici, sans contrevenir à la confidentialité des travaux du Conseil d’orientation scientifique et culturel réuni depuis le 1er février et présidé par Jean Mesqui.

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Une première victoire pour les donations photographiques

image Seize collections étaient gérées par Patrimoine photographique: Daniel Boudinet, Marcel Bovis, Denise Colomb, Roger Corbeau, Amélie Galup, Michael Kenna, André Kertész, François Kollar, Thérèse Le Prat, Sam Lévin, Roger Parry, René-Jacques, Bruno Réquillart, Willy Ronis, Raymond Voinquel et le Studio Harcourt, quatorze d’entre elles étant des donations ou des legs.

Le 1er mai 2004, la Galerie nationale du Jeu de Paume, le Centre national de la Photographie et Patrimoine photographique ont fusionné dans l'Association de préfiguration de l'Etablissement public Jeu de Paume présidée par Alain-Dominique Perrin, et dirigée par Marta Gili depuis septembre 2006. Le projet devait aboutir à un EPIC (Etablissement public industriel et commercial). Annoncé pour le 1er janvier 2005, deux ans et demi plus tard ce statut est, selon le Ministère "toujours à l'étude"...

Très vite les donateurs et ayants droit ont exprimé leurs vives inquiétudes quant au respect des engagements de l’Etat actés dans les donations : conservation, mise en valeur culturelle et diffusion commerciale. N’ayant reçu aucune proposition du ministère, ils se regroupent et fondent en octobre 2004 l'Association de défense des donateurs et ayants droit de l’ex Patrimoine photographique (Adidaepp).

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Photographie: la fin de l’immobilisme ?

image Mais où est donc passé le Conseil supérieur de la photographie? On est en droit de se poser cette question plus d’un an après la création de cette "instance de réflexion" émanant du ministère de la culture et de la communication (arrêté du 30 janvier 2006). Si lors de la réunion du 13 février 2006, le ministre promettait de mettre en relation les différents univers de la photographie (culturels, professionnels, artistiques, recher- ches, marché, etc.), il semble n’avoir pas vu apparaître de grands débats depuis cette date. Finalement, mis à part quelques crispations institutionnelles (la question des ayant-droit des donateurs à Patrimoine photographique dont les images ont été transférées à la compétence de la direction du Patrimoine, la succession à la tête du Jeu de Paume – bien longue car Marta Gili a attendu de longs mois sa nomination), tout semble bien se passer dans le monde des images fixes… Et si l’on profitait de ce temps de calme pour faire quelques propositions à quelques semaines des élections?

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Attribution de la bourse Neuflize

Pour sa première édition, le jury de la bourse Neuflize organisée en partenariat avec l'Institut national d'histoire de l'art s'est réuni mardi 5 décembre. Visant à encourager la recherche sur la photographie, cette bourse est décernée tous les ans à un doctorant inscrit dans une institution universitaire française. Composé cette année d'Elizabeth Nora et Michel Poivert (pour la Fondation Neuflize), Jean-Marc Poinsot (INHA), Régis Durand (ancien directeur du Jeu de Paume) et Clément Chéroux (université de Lausanne), le jury a examiné une quinzaine de dossiers provenant de quatre universités, de l'École des hautes études en sciences sociales ainsi que du Conservatoire national des arts et métiers. Reflet passionnant des travaux en cours, orientés vers l'histoire de l'art aussi bien que l'histoire des techniques, des collections ou de la culture, ces dossiers démontrent l'ouverture du champ des études photographiques en France. Après examen et vote, le jury a décerné la bourse Neuflize d'un montant de 15.000 euros à Sophie Triquet, étudiante à l'université Paris 1.

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Photos de famille aux 20 ans d’Orsay

image La soirée d’anniversaire des 20 ans du musée d’Orsay restera comme l’une des plus select du milieu de la conservation: quelques trois cents invités triés sur le volet s’égayaient hier dans le hall et les salles du musée. Ministres, ambassadeurs, directeurs et donateurs se sont retrouvés autour du discours du ministre de la culture dont on relèvera trois traits, symptomatiques de l’époque: le succès auprès du grand public (55 milions de visiteurs en 20 ans), l’autonomie de gestion d’un établissement public et enfin la politique de mécénat. La Société française de photographie était donc particulièrement honorée d’être invitée par Serge Lemoine, directeur du musée - représentant ainsi une certaine idée du patrimoine et de la recherche photographique, entre privé et public, université et musée. L’agence Vu’ était également de la fête, mêlant ses vingt bougies à celles du musée. Pour l’occasion, la banque Neuflize-Obc (notre partenaire pour Études photographiques) a offert un luxueux ouvrage présentant quatre reportages sur le musée, notamment celui de Gabriele Basilico exposé dans les salles. Dans ces mêmes salles, on pouvait découvrir, presque en solitaire, la belle exposition des photographies de famille de Maurice Denis. Récente donation de la petite-fille du peintre (dont l’œuvre picturale est également exposée), ces instantanés 1900, plein de maladresses techniques, sont d’une saveur particulière. Gros plans, mouvements, surexpositions…, bref de la négligence technique érigée au rang des beaux-arts - on avouera préférer cela aux toiles saint-sulpiciennes de Maurice Denis… Comme ses écrits théoriques valent parfois mieux que ces compositions trop chastes. Un clin d’œil enfin dans une petite salle, non loin de l’"Origine du monde": la correspondance établie entre une œuvre de Jeff Wall et un Cézanne. Décidément, le musée d’Orsay semble avoir entrepris l’immense chantier de la comparaison: un moyen pour faire le bilan du XXe siècle?

Illustration: Boîtier de chocolat Richart offert aux invités des 20 ans du musée d’Orsay.

Rencontres d'Arles: les coulisses

Notre confrère Photographie.com publie une longue interview de François Hébel, qui revient sur l'édition 2006 des Rencontres d'Arles. On y reparle bien sûr des lectures payantes, mais surtout, Hébel trahit quelques secrets de la préparation du programme et lève le voile sur les coulisses. Non sans amertume, il révèle les conditions inacceptables de fonctionnement de l'institution. Des expédients budgétaires, une économie de survie, des lieux perpétuellement sous-équipés: telle est la réalité d'un festival censé être l'une des principales vitrines du champ photographique. Au banc des accusés: le ministère de la culture, qui semble en ce domaine dépourvu de la moindre lumière pouvant donner lieu à une orientation, des choix, bref, une politique.

Référence: "Rencontres de la Photographie Arles 2006. Bilan et perspectives", interview de F. Hébel (propos recueillis par Didier de Faÿs), Photographie.com, 10/08/2006.

Illustration: François Hébel au théâtre antique, Rencontres d'Arles, 4 juillet 2006 (photo Didier de Faÿs).

La loi DADVSI tue le site Internet d'Etudes photographiques

La loi dite DADVSI, sur les Droits d'Auteur et Droits Voisins dans la Société de l'Information est, sous bien des aspects, une loi liberticide. Le vote définitif, qui vient d'avoir lieu à l'Assemblée Nationale, a produit son premier résultat : la fin du site de la revue Etudes photographiques, qui a préféré se saborder pour protester contre l'impossibilité de pouvoir publier l'objet même de son étude.

Par Didier Rykner, La Tribune de l'Art, 01/07/2006.
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La recherche et ses mécènes

On l’a appris ces jours-ci: la maison de champagne Roederer a attribué deux bourses de recherche à des travaux menés à partir des collections et projets de la Bibliothèque nationale de France en matière de photographie. Les lauréats, dont nous nous félicitons qu’ils comptent parmi les plus proches collaborateurs de la Société française de photographie: Paul-Louis Roubert et Thierry Gervais, inaugurent ainsi une politique en plein développement en France, celle d’un encouragement des mécènes sur une voie moins uniquement tournée vers la publicité mais vers une communication dont la base repose sur des valeurs essentielles, celles de la connaissance et du patrimoine. Sans angélisme, il faut toutefois noter l’évolution de telles politiques: jugées parfois trop coûteuses, celles qui consistent à organiser de grands événements cèdent parfois le pas à des aventures plus discrètes mais, disons-le, qui conviennent bien plus à une recherche en bonne part délaissée par l’institution publique. On annoncera ici, en avant-première, la création d’une autre bourse de recherche qui sera mise en place à l’automne, fruit d’un partenariat entre la Fondation Neuflize Vie pour la photographie contemporaine et l’Institut national d’histoire de l’art.

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Le réveil des académies

Il faut saluer en ce printemps 2006, l’accélération qui touche le monde universitaire depuis bientôt un an en matière de développement de l’histoire de la photographie. L’an passé, l’université Paris IV Sorbonne recrutait un maître de conférences (Guillaume Le Gall), cette année, j’ai eu l’honneur d’accéder à un poste de professeur (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et tout récemment l’université de Lausanne vient de recruter un maître-assistant (Clément Chéroux). Nous sommes en présence d’un phénomène qui dépasse le symptôme, car l’on peut dire qu’enfin, l’histoire de l’art (discipline d’accueil de tous ces postes) a officiellement - et après des années de contrats et de charges de cours qui ne parvenaient pas à stabiliser la discipline - entériné la photographie comme un des secteurs de recherche essentiel, au même titre que l’architecture. Certains regretteront peut-être d’y voir la naissance d’un académisme, pour un médium qui avait longtemps échappé à la pensée universitaire et s’était vu célébré par les musées; ils remarqueront aussi que l’académie des Beaux-arts a ouvert cette année deux postes à la photographie (ce bastion d’Ancien régime!) pourvu il y a peu par les célèbres Lucien Clergue et Yann Arthus-Bertrand… Mais ne confondons pas tout: en consacrant la photographie sur le terrain académique, c’est aussi pour l’histoire de l’art une manière de rebattre les cartes de ses questionnements et d’observer de nouveaux objets, d’ouvrir ou de rouvrir la question de l’art aux enjeux sociaux et culturels. Non que cette ouverture ait manqué – l’Institut national d’histoire de l’art (qui, lui aussi s’intéresse vivement à une perspective photographique) s’est impliqué dans l’histoire du goût et de la collection –, mais la photographie a le mérite de mettre des notions esthétiques, économiques et politiques nouvelles sur le devant de la scène. Que toutes ces perspectives se prolongent donc et continuent d’affirmer le primat d’une véritable école française dans le domaine.

L'académie des Beaux-Arts remonte le temps

Mercredi 31 mai 2006, la photographie fait son entrée officielle à l'académie des Beaux-Arts, annonce le site de l'honorable maison. Les deux photographes élus sont Lucien Clergue et Yann Arthus-Bertrand. Compte tenu de la liste des membres, on ne peut pas vraiment parler d'une erreur de casting. Juste d'une mise à l'heure - avec 167 ans de retard.

L’avenir au Jeu de Paume

image Après l’annonce du départ de Régis Durand en septembre prochain, le Jeu de Paume accueillera un nouveau directeur dès les prochaines semaines. Comme il est d’usage, ce changement de direction s’accompagne de rumeurs sur le nom du successeur, mais pour la communauté des chercheurs et plus largement de tous les professionnels de la culture et de l’art attachée à la valorisation de l’image photographique, une question plus essentielle se pose.

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Projet Dadvsi: les photographes interviennent dans le débat

Huit photographes de renom, de Yann Arthus-Bertrand à Raymond Depardon, adressent une lettre ouverte au président de la République. Ils protestent contre l’une des nouvelles exceptions au droit d’auteur qui les priverait d’une part de leurs revenus. Une des dispositions du projet Dadvsi péniblement adoptées est déjà fortement contestée. Il s'agit d'une des nouvelles exceptions au droit d'auteur, créées par le ministre de la Culture: elle autorise "la reproduction intégrale ou partielle, dans un but d'information, d'une œuvre d'art graphique, plastique ou architecturale, par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne, lorsqu'il s'agit de rendre compte d'événements d'actualité".

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Source: Estelle Dumout/AFP, ZDNet France, 10/03/2006.

Menaces sur la galerie photo du Pôle Image Haute-Normandie

image La galerie photo du Pôle Image Haute-Normandie, unique lieu consacré à la photographie en Normandie, connaît actuellement des difficultés malgré la reconnaissance locale et nationale de son activité au sein de la photographie contemporaine et malgré son implantation réussie depuis dix ans dans le centre historique de la ville de Rouen. La fin de contrat, dans un premier temps, d'un emploi aidé par l'Etat pour l'accueil et l'entretien de la galerie, puis la remise en cause par la ville de Rouen de sa subvention couvrant les charges et le loyer annuel de la galerie mettent en péril la pérennité de ce lieu.

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Création du Conseil supérieur de la photographie

image Le Conseil supérieur de la photographie (CSP) s’est réuni pour la première fois lundi 13 janvier dans les locaux du ministère de la culture, rue de Valois, sous la présidence de Renaud Donnedieu de Vabres. Créée par arrêté en date du 30 janvier 2006, cette institution remplace la Commission nationale de la photographie (créée le 13 octobre 1989). Elle compte seize membres de droit (les directeurs de l’architecture et du patrimoine, des archives de France, du Centre national de la cinématographie, du Livre et de la lecture, de la Direction des musées de France, du Centre national des arts plastiques, de l’association du Jeu de Paume, de l’École nationale supérieure de la photographie, de la Maison Européenne de la photographie, les présidents du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, de la Bibliothèque nationale de France, de l’Établissement public du musée d’Orsay, de la Société française de photographie, le délégué aux arts plastiques, l’administrateur général de la Réunion des musées nationaux et le chef de service de la médiathèque de l’architecture et du patrimoine), ainsi que quinze personnes qualifiées, dont six représentants des institutions photographiques territoriales (François Cheval pour le musée Nicéphore Niépce, Elisabeth Guimard pour le musée français de la photographie de Bièvres, Béatrice Didier pour le Centre régional de la photographie de Cherbourg-Octeville, François Hébel pour le festival des Rencontres internationales de la photographie de Arles, Jean-François Leroy pour le festival Visa pour l’Image à Perpignan et Marie-Thérèse Perrin pour le Printemps de Septembre à Toulouse), et neuf personnes choisies en raison de leur compétence dans le domaine de la photographie (Éric Delamare, président de l’Union des Photographes créateurs, Valérie Jouve, artiste, Martine Frank, photographe et présidente de la fondation Henri Cartier-Bresson, Michel Frizot, historien de la photographie, Jean-Pierre Changeux, président de la commission des dations, Chantal Soler, directrice adjointe d’agence photographique, Maryse Cordesse, présidente de l’association des amis Jacques-Henri Lartigue, Alain Paviot, galeriste et Bernard Utudjian, galeriste).

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La démocratie participative au Ministère?

image C’est le 13 février prochain que se réunira pour la première fois le Conseil supérieur de la photographie (CSP) au ministère de la Culture et de la communication. Cette instance nouvellement créée est composée à parts égales de représentants de l’État (Archives nationales, Bibliothèque nationale de France, direction des Musées de France, direction de l’Architecture et du patrimoine, Délégation aux arts plastiques) et de représentants de la "société civile" photographique, nommés pour trois ans (responsables de musées municipaux ou de festivals, marchands, associations, artistes, agences, centres de création, chercheurs).

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