Roger-Viollet fête ses 70 ans

Communiqué de presse. Le 14 octobre 1938, Hélène Roger-Viollet et son mari Jean-Victor Fischer, passionnés de photographie et grands voyageurs, reprennent la boutique de Laurent Ollivier, située au 6 rue de Seine et fondent la « Documentation Photographique Générale Roger-Viollet ». Au fonds Ollivier et aux archives de Léopold Mercier, rachetés avec les locaux, viennent s’ajouter les collections de la famille Roger, en particulier les clichés d’Henri Roger, père d’Hélène et photographe amateur de talent.

Après la guerre, les rachats successifs de collections permettent de constituer un fonds photographique unique en Europe, couvrant plus d’un siècle et demi d’histoire française et internationale : événements mondiaux et petits métiers parisiens, Beaux Arts, sciences, politique et vie quotidienne, voyages exotiques et rues de la Capitale, portraits de célébrités ou instantanés de passants inconnus …Ce patrimoine de grande ampleur retrace aussi l’histoire de la photographie, de la production des ateliers photographiques du Second Empire aux images de guerre des grands reporters de la fin du XXe siècle.

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Images en mission

image En janvier 2007, un projet de numérisation des archives iconographiques de l’ancienne Société des Missions Evangéliques de Paris (SMEP) a été lancé par la bibliothèque du Défap/Service protestant de mission, association héritière de cette société missionnaire.

La SMEP (1822-1971) a envoyé des missionnaires dans de nombreux pays, en Afrique et en Océanie. A partir des années 1880, certains d’entre eux commencent à prendre des photographies ; cette pratique s’est ensuite largement développée au cours du XXe siècle.

Ces images, comme l’ensemble des collections photographiques missionnaires, sont largement méconnues du public. La mise en ligne progressive de ces archives vise ainsi à faire connaître un fonds qui intéresse directement les chercheurs travaillant dans des disciplines diverses telles que l’anthropologie, l’histoire, la géographie ou l’histoire de l’art…

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Polémique sur le World Press Photo 2006

Photojournaliste américain appartenant à l'agence Getty Images, Spencer Platt est l'heureux récipiendaire du World Press Photo Award 2006, pour sa photographie prise en août 2006, sélectionnée parmi 75.000 propositions. Intitulée "Young Lebanese Driving Through Devastated Neighborhood of South Beirut", cette image montre quatre jeunes filles assises dans une voiture cabriolet rouge conduite par un jeune homme sur fond de bâtiments en ruine. Samer Mohdad, autre photojournaliste respecté, directeur de l'Arab Images Foundation, a réagi sur son blog avec virulence le 13 février, critiquant la composition de l'image aussi bien que le jury, qui a selon lui fait preuve d'ironie et de mauvais goût.

Son blog accueille plusieurs commentaires, certains favorables, comme celui de Benoît Rivero, directeur de la photographie aux éditions Actes-Sud. D'autres défendent le choix du jury, comme Jean-François Leroy, directeur du festival Visa pour l'Image, qui se déclare “profondément blessé” par ces critiques. François Marie d’Andrimont, sur Photographie.com, puis Sylvie Kerviel, dans les colonnes du Monde daté du 18 février, font écho à cette polémique.

Départ du fonds Lucien Lorelle

image Le dépôt du fonds Lucien Lorelle à la Société française de photographie a pris fin en septembre. Désormais, pour consulter ce fonds, il faut s’adresser directement à l’ayant-droit et petit-fils du photographe, Philippe Gallois. Un projet de musée est à l’étude et un site internet est en cours de préparation. La numérisation du fonds va débuter au laboratoire Central Color (fondé par Lucien Lorelle dans les années 1950, longtemps dirigé par sa fille, Françoise Gallois, qui l’a transmis à son tour à l’arrière-petit-fils du photographe, Jean-François Gallois).

L’œuvre de Lucien Lorelle est mal connue. Jean Dieuzaide lui consacra une rétrospective co-organisée avec la SFP et Central Color, à la Galerie du Château d’eau à Toulouse, en janvier 1996. Yan faisait alors ses adieux à la galerie et voulait rendre un bel hommage à “son maître”.

Pour le mois de la photo 2006, Lucien Lorelle a une double actualité. Un certain nombre de ses créations, dont ses campagnes publicitaires d’après-guerre pour la Croix rouge et pour le Livre, peuvent être observées à l’exposition "La photographie humaniste 1945-1968. Autour d’Izis, Boubat, Brassaï, Doisneau, Ronis..." à la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu). A l’exposition "La photographie publicitaire en France de Man Ray à Jean-Paul Goude" au musée de la Publicité qui vient de s’ouvrir à Paris, on pourra admirer "Perrier couronne le monde", "Cigarettes Winston", "SNCF", "Gérard Philipe dévorant les livres" et surtout la remarquable campagne publicitaire de Donald Langelaan pour "le Velours miracle" (années 1950, voir ci-dessus). Cette exposition avait été présentée aux Rencontres de la Photographie à Arles l'été dernier.

Tout Lartigue interrogeable

image Marianne Le Galliard a présenté fin juin à l'équipe de la SFP l'état actuel de la base de données Lartigue, réalisée par ses soins. Résultat de trois ans de travail, cet outil informatique élaboré permet une interrogation croisée des différents index produits à partir des inventaires du fonds d'archives de la fondation Lartigue et du fonds iconographique de la donation Lartigue, gérée par l'association des Amis de Jacques-Henri Lartigue. Ces fichiers comprennent l'inventaire des images unitaires (photographies, peintures, dessins), des pages d'album (14500 pages), du journal, de la correspondance (environ 15000 pièces) ou des carnets, avec leur reproduction numérisée. Le journal (3500 pages tapuscrites) a été entièrement analysé et indexé. Une base de 3000 noms, documentée par autant de fiches biographiques, a été élaborée à partir des différentes sources écrites.

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Dans les caves de Beyrouth

image Le site du Monde a mis récemment en ligne un reportage de Benoît Schaeffer, qui suit une équipe de Médecins du Monde à Beyrouth, sous la forme d'un podcast illustré, qui permet au photographe de commenter ses propres prises de vues. Alors que, appuyée sur le cas malheureux d'Adnan Hajj, la polémique fait rage dans la blogosphère sur l'authenticité des images du conflit libanais, un tel témoignage, en marge du hot news, nous rappelle qu'une photographie peut aussi être porteuse d'informations. Avec une sobriété qui, dans ce contexte, est plus précieuse que tous les effets de manche auteuristes.

Via la JDListe, 10/08/2006.

Un daguerréotype de la veuve de Mozart

image La municipalité d'Altötting (Bavière) a annoncé l'identification d'un portrait photographique de la veuve de Mozart. L'épreuve est une copie sur papier d'un daguerréotype qui aurait été exécuté en octobre 1840, deux ans avant le décès de Constanze Mozart-Nissen, alors âgée de 78 ans. Celle-ci avait épousé le compositeur (décédé en 1791) en 1782, et lui avait donné 6 enfants, dont deux seulement allaient survivre. Elle figure au premier rang, à l'extrême gauche d'un portrait de groupe de la famille Keller, originaire d'Altötting. Cette image, donnée pour l'un des plus anciens témoignages de la pratique daguerrienne en Bavière, était connue de quelques spécialistes, mais n'avait pas fait jusqu'alors l'objet d'une identification formelle. Alors que l'auteur du daguerréotype n'est pas encore connu, les caractéristiques apparentes d'un portrait de groupe aussi précoce devraient encourager à poursuivre les recherches pour l'identifier.

Source: "Mozart-Witwe Constanze ist im Bilde", Spiegel Online, 06/07/2006.

Recadrer n'est pas truquer

Il y avait L'Oeil naïf, best-seller de Régis Debray. Il y aura désormais le trucage naïf, par Le Figaro. Dans son édition du 24 mai, Le Canard enchaîné révèle que le quotidien, pour illustrer un article consacré au sulfureux banquier japonais Shoichi Osada, a recadré une image d'archives où celui-ci figurait aux côtés de Jacques Chirac. Interrogé par l'AFP sur la disparition du chef de l'Etat, Nicolas Beytout, rédacteur en chef du Figaro, a trouvé la parade: “La photo a été recadrée, elle n'a pas été truquée“. On appréciera la cocasserie du distinguo. Il y a certes mille façons de tricher avec une photographie – à commencer par truquer le réel. Y-aurait-il pour autant une façon plus morale qu'une autre de modifier le sens d'un enregistrement?

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Le jouet inséparable

image Daniel Salmon a choisi de présenter sous une forme originale sa collection de photographies de jeux enfantins. Plutôt que par une exposition ou un album, c'est sous l'espèce d'un blog, enrichi à un rythme quotidien, que celle-ci est progressivement rendue publique. Chaque image est dotée d'un titre et d'un commentaire, invention d'une anecdote ou biographie imaginaire librement inspirée par la photographie. Photos trouvées, photos de studio de la fin du XIXe siècle ou photos d'amateur des années 1950 racontent un monde disparu, encombré de conventions et de cols amidonnés, mais aussi empreint de la douloureuse poésie de l'enfance - celle que savent évoquer Alexandre Vialatte ou Walter Benjamin. On pense au "jouet inséparable" de Lady Elisabeth Eastlake et l'on se dit que le portrait de l'enfance passée, doublement marqué du sceau de la disparition, a décidément beaucoup à dire sur les propriétés de l'enregistrement, beaucoup à voir avec les ressorts intimes de notre imaginaire. Le site mérite que son auteur en peaufine encore la présentation et la navigation.

Référence: Daniel Salmon, Nos premiers jouets, 2006.

Des images pour la nouvelle année

Le saut de l'an est propice à l'éclosion de moult recueils et autres parcours rétrospectifs en images. Aux exercices stéréotypés des agences spécialisées, on peut préférer un tour d'horizon plus dépaysant via le tag "cameraphone" de Flickr (haut débit et extension Flash recommandés). Le pire y cotoie le meilleur, mais on y observera toujours l'ingrédient le plus fondamental du plaisir photographique: la surprise du réel.

Illustration: "Me in a Mirror & Phone", 3 janvier 2006.
Photo, © et courtesy: Bronwyn Quilliam (al. beeep).

Le roman de Lucie

image Notre collègue et membre de la Société française de photographie Lucie Goujard a soutenu lundi 12 décembre sa thèse de doctorat d'histoire de l'art à l'université de Lille III, soutenance brillante devant un jury composé de Sylvie Aubenas (présidente), François Robichon (directeur de thèse), Françoise Denoyelle, Jean-Yves Mollier et enfin votre serviteur. Intitulée L'illustration des œuvres littéraires par la photographie d'après nature en France: une expérience fondatrice d'édition photographique (1890-1912), la thèse apporte beaucoup sur une période pourtant déjà largement étudiée par la communauté scientifique.

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