Du 20 mai au 1er juin 2022, un bal de camions des transporteurs AVIZO a traversé la rue de Richelieu, avec à son bord de lourdes caisses contenant les collections de la Société française de Photographie. Des boîtes d’épreuves, de plaques de verre, d’autochromes, d’images sur tissu, sur émail ou sur métal, des appareils, des lentilles, objectifs, posemètres et autres châssis ; des armoires emplies d’archives, de livres, de revues, d’affiches ; des portfolios fournis de tirages d’exposition quittaient, chargement après chargement, les réserves du 71 rue de Richelieu. Après vingt-trois ans passés sur ces rayonnages, la collection a rejoint les magasins de la Bibliothèque nationale de France, au numéro 58 de la même rue. En traversant la rue, la SFP ajoute à son histoire une dixième adresse[1] ainsi qu’un nouveau chapitre à la collaboration engagée avec la BnF depuis son installation dans la galerie Colbert et le classement des collections au titre de Monument historique en 1994. Désormais installées dans les bâtiments restaurés du Quadrilatère Richelieu, les équipes attendent la réouverture du site (prévue mi-septembre) pour accueillir de nouveau les membres, chercheur.es, professionnel.les et étudiant.es dans la salle de lecture du département des Estampes et de la Photographie. C’est l’occasion de retraverser en images une petite histoire immobilière de la SFP, et de dresser le bilan des années qui ont précédé ce déménagement et durant lesquelles un long travail sur les collections a été mené.

Adresses de la Société française de photographie depuis 1854 :

  • 11 rue Drouot, 75009 Paris (décembre 1854 - janvier 1864)

  • 9 rue Cadet, 75009 Paris (janvier 1864 - mars 1872)

  • 20 rue Louis-Le-Grand, 75002 Paris (avril 1872 - juin 1888)

  • 76 rue des Petits-Champs, 75002 Paris (juin 1888 - septembre 1905)

anonyme - [Salle de la Société française de photographie au 76 rue des Petits-Champs, Paris], après 1889. Papier albuminé. frSFP_0794im_EP_0004

  • 51 rue de Clichy, 75009 Paris (septembre 1905 - septembre 1952)

anonyme (attribuable à René COLSON) - [Immeuble de la Société française de photographie au 51 rue de Clichy à Paris], après 1905. Aristotype d'après sténopé sur plaque de verre. frSFP_0794im_EP_0007

anonyme - [Portrait de groupe, membres de la SFP posant dans la cour de l'hôtel du 51 rue de Clichy à Paris], entre 1923 à 1925. Tirage gélatino-argentique. frSFP_0794im_EP_sn0028

anonyme - [Séance d'un conseil d’administration de la SFP dans l'hôtel du 51 rue de Clichy à Paris], entre 1947 à 1948. Tirage gélatino-argentique. frSFP_0794im_EP_sn2936

anonyme - Séance pour les enfants à la Société française de photographie, rue de Clichy, c. 1914. Positif numérique d'après plaque négative au gélatino-bromure, 9 x 12 cm. frSFP_0924im_BP_0017_PN

anonyme - [Salle d'exposition au 51 rue de Clichy à Paris], avant 1952. Positif numérique d'après support souple négatif (nitrate de cellulose). frSFP_0794im_SSN_sn2944 anonyme - [Salle de réunion au 51 rue de Clichy à Paris], avant 1952. Positif numérique d'après support souple négatif (nitrate de cellulose). frSFP_0794im_SSN_sn3950 anonyme - [Salle consultation [?] au 51 rue de Clichy à Paris], entre 1920-1952. Positif numérique d'après support souple négatif (acétate de cellulose). frSFP_0794im_SSN_sn anonyme - [Laboratoire photographique de la SFP au 51 rue de Clichy à Paris], avant 1952. Support souple positif. frSFP_0794im_SSP_sn2945
  • 27 rue Saint Dominique, 75007 Paris (octobre 1952 - juin 1955)

  • 9 rue Montalembert, 75007 Paris (juin 1955 - janvier 1994)

 

Nathalie TIROT - Exposition "Intérieurs" de Nathalie Tirot à la SFP 9 rue Montalembert à Paris, mai-juin 1991. Diapositive.© Natahalie TIROT

  • 4 rue Vivienne, galerie Colbert, 75002 Paris (19 janvier 1994 - juillet 1999)

SFP_BSFP_199404_n01_.jpg, juil. 2022

"De la rue Montalembert à la rue Vivienne", Bulletin de la Société française de photographie, n°1, avril 1994, p.3

  • 71 rue de Richelieu, 75002 Paris (juillet 1999 - mai 2022)

 SFP - [Livres et périodiques dans la réserve du 71 rue de Richelieu à Paris ], 13/04/2022 . Photographie numérique. _1430164.jpg     SFP - [Appareils et objets dans la réserve du 71 rue de Richelieu à Paris ], 16/11/2011 . Photographie numérique. _0160436.jpg  
  • 58 rue de Richelieu, 75002 Paris (juin 2022 - x )

 

SFP - [Bureau de la SFP au 58 rue de Richelieu], 3/06/2022, photographie numérique

 

Un chantier des collections

Prévu de longue date, ce projet de déménagement a nécessité une réorganisation des réserves et un chantier de reconditionnement des collections, qui s’inscrit dans la continuité du travail mené par les anciennes chargées des collections de la SFP, Katia Busch (1995-2005), Carole Sandrin (2005-2011), Marion Perceval (2011 ; 2016-2017) et Luce Lebart (2011-2016). Si une grande part des fonds avait alors fait l’objet d’une mise aux normes par vagues successives depuis l’installation au 71 rue de Richelieu, de nombreux ensembles restaient, faute de moyens, à traiter. Pour exemple, le cœur de la collection, à savoir les épreuves sur papier dont l’inventaire est rangé dans les fameux classeurs bleus (en ligne[2] depuis 2014), était traité depuis bien longtemps, quand son versant plus contemporain restait à mettre en boites. De même, l’important volume de plaques de verre était jusqu’alors préservé dans des conditions inégales. Certains fonds concernés par diverses campagnes de numérisation subventionnées par le Département de la recherche, de l'enseignement supérieur et de la technologie (DREST) ont en effet bénéficié d’un dépoussiérage, d’un inventaire et d’une mise en pochette individuelle des plaques ensuite classées par ensembles dans des boîtes neutres (ex : fonds Méditerranée en 2012, fonds Hachette en 2013, fonds Hubin en 2014, fonds d'autochromes la même année, etc.). Un traitement similaire a permis la numérisation et la mise en ligne les négatifs de Regnault[3] et ceux de Bayard auxquels s'ajoutent ses épreuves, positifs directs et cartes de visite[4], grâce à un financement de l'Agence Nationale de Recherche (ANR). Cette logique du chantier à la subvention, si elle préservait la logique des ensembles classés par procédé, thématique ou photographe et qu’y présidait une évaluation fondée à la fois sur la fragilité et le double intérêt iconographique et scientifique, avait l’inconvénient de ne pas traiter globalement les fonds. La logique de conservation préventive voulue pour un transfert de collection est tout autre : un conditionnement systématique, et une saisie d’inventaires qui reste à affiner dans les années à venir.

      Pour y parvenir, les ressources humaines et matérielles de la SFP ne suffisaient pas. La préparation du déménagement a été rendue possible par le soutien et l’aide conséquente de la Bibliothèque nationale de France, qui nous a fourni du matériel de conditionnement (mousse, Plastazote, boites en carton ou polypropylène, sabots à livre pour les tirages et albums, planches de coupe, scalpels, etc.). Les équipes de la BnF ont également apporté leur expertise à toutes les étapes de la préparation, du conseil des restaurateur.rices, au conditionnement (avec l’assistance d’Eva Guérin), sans oublier le suivi piloté par le Projet Richelieu. Au cours des cinq dernières années, de nombreuses missions de stage ont également permis à l’équipe de s’agrandir, en proposant à des étudiantes et étudiantes une première expérience de conservation. Qu’ils et elles soient remercié.e.s ici pour leur rigueur, leur générosité et l’enthousiasme apporté à la tâche :

  • Émilie Peyroulet, stagiaire de M2, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, du 8 octobre au 24 janvier 2019 : chargée de l’inventaire et du conditionnement du fonds Eugène Sueur[5]

  • Sara Périllat, stagiaire de L3, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, du 28 février au 2 mai 2019 : chargée de l’inventaire et du conditionnement du fonds Gilibert[6]

  • Evangelia Konstantakou, stagiaire de M2, Université Paris-Nanterre, du 17 juin au 30 septembre 2019 : assistante sur le chantier de conditionnement des tirages 1930-1990 et chargée de l’inventaire et du conditionnement du fonds Alain Couvert[7]

  • Marianne Martichou, stagiaire, L2, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, du 8 au 11 juillet ; 2 au 12 septembre 2019 : assistante sur le chantier de conditionnement des tirages 1930-1990 et chargée de l'inventaire et conditionnement du fonds Bernard Lacoste

  • Kilian Guillon, stagiaire, M2, Université de Nantes, du 17 octobre 2019 au 27 février 2020 : assistant sur le chantier de conditionnement des tirages 1930-1990 et des 30x40 ; chargé de l’inventaire et conditionnement du fonds Herbert William Harris[8]

  • Élise Wurtz, stagiaire, M2, Université de Strasbourg, du 2 mars 2020 (mission interrompue par le confinement) : assistante sur le chantier de conditionnement des tirages des 30x40

  • François Chardot, bénévole, de janvier 2020 (mission interrompue par le confinement) : traitement de l’arriéré de catalogage de la bibliothèque et mise à jour de l’inventaire des objets

  • Léa Karasiewicz, stagiaire, seconde, Bac professionnel de photographie, CE3P, du 10 mai au 20 juin 2021 : traitement de l’arriéré de catalogage de la bibliothèque ; assistante sur le chantier de conditionnement des objets et de la série de projections de 1910 sur la fonderie de Charles Adrien pour sa mise en ligne[9]

  • Jeane Goujard, stagiaire, L2, Paris 1 Panthéon Sorbonne, du 20 mai au 4 juillet 2021 : chargée du conditionnement, de l’inventaire et du versement au catalogue du fonds des périodiques des 30x40[10]

  • Joana Badia, stagiaire de Khâgne, lycée Michelet, Vanves, du 21 juin au 30 juillet 2021 / puis M1, Université Paris-Sorbonne, du 10 février au 14 avril 2022 : chargée du conditionnement et de l’inventaire du fonds Émile Légier[11]

  • Audwin Lachaud, stagiaire, L3, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, du 19 novembre au 17 décembre 2021 : chargé du conditionnement et de l'inventaire du fonds Albert Le Play[12]

  • Camille Thiébaud--Matthieu, stagiaire, première, Bac professionnel de photographie, Lycée Brassaï, du 22 novembre au 17 décembre 2021 : traitement de l’arriéré de catalogage de la bibliothèque ; assistant sur le chantier de conditionnement, nettoyage, numérisation et mise en pochettes des plaques de verre abimées de Léon Gimpel

  • Léa Briant, stagiaire, L3, Paris 1 Panthéon Sorbonne, du 20 décembre 2021 au 31 janvier 2022 : assistante sur le chantier de conditionnement des plaques de verres (anonymes, Dufour, Berthaud, Harris, Delamare) et du récolement des albums ; chargée de l’inventaire et du conditionnement d’un fonds de plaques de projection sur l’Exposition Coloniale de 1931[13])

Une mise à jour des outils de recherche

            Un chantier des collections offre l’opportunité de procéder à un récolement des fonds préalablement identifiés, et d’en inventorier de nouveaux. De nombreux outils de recherche ont ainsi été mis au point tout au long de cette phase préparatoire au déménagement : identification de nouveaux.elles photographes versé.e.s à la base de données, création d’inventaires, récolement, traitement des archives et de la documentation, alimentation de la bibliothèque, etc.

            Récolement et compléments d’inventaire

Le fonds des albums, inventorié en 2006 et récolé en 2011 et 2015 a ainsi fait l’objet d’un nouveau récolement. À cette occasion, une cotation plus homogène a été adoptée afin de conserver la cohérence du classement de la collection par photographe. Sur les 183 albums recensés, 66 ont été reconditionnés en 2022, portant l’ensemble à 56 boites de conservation.

 

fondsobjets.jpg, juil. 2022

Vue du fonds des objets dans les réserves de la SFP

 

Le fonds des objets, récolé en 2014, restait jusqu’à très récemment sans conditionnement aucun, à l’exception de quelques ensembles de petits formats, comme les médailles et certains objectifs. Grâce à un inventaire affiné par François Chardot début 2020 et un récolement en mai 2021, on comptabilise désormais 713 unités, réparties entre appareils, obturateurs, posemètres, objets commémoratifs, médailles et objets divers (cadres, trépieds, châssis, passes-vues, matériel de laboratoire, etc.). L’entièreté de cette collection a été conditionné par Éva Guérin, qui a monté près de 165 boites sous la supervision de Vincent Guyot et d’après les conseils de l’équipe de restauration du Cabinet des Estampes et de la Photographie.

 

Inventaire à la pièce et création de fichiers d’inventaire par photographe

D’autres ensembles n’avaient encore jamais été inventoriés, ni conditionnés ; pour ceux-là, un classement par photographe a été privilégié lorsque c’était possible (des cotes ont été attribuées à des associations ou photo clubs d’origine lorsque le.a photographe restait anonyme mais qu’était connue son affiliation ou la provenance des vues) ; ou par thématique lorsque cela a été jugé préférable (photographies des salons d’exposition, reproductions d’œuvres d’art, plaques de projections de photographes divers initialement réunies pour venir en appui à une conférence ou une session de projection, etc.). Une part conséquente de la collection, difficilement accessible en raison de l’absence d’outils de recherche et de conditions de conservation en permettant la manipulation, pourra ainsi être prochainement mise à disposition des lecteur.ices.

 

réserves.jpg, juil. 2021

Vue d'un fonds de plaques de verre classées par localité et son

inventaire d'origine dans les réserves du 71 rue de Richelieu

C’est le cas du très important volume de plaques de verre, qui réunit autochromes, négatifs, plaques stéréoscopiques et projections. Si les autochromes ont été majoritairement traitées, numérisées et mises en ligne, les autres restaient encore peu inventoriés et montrés[14]. Deux méthodes ont été adoptées pour leur conditionnement : un premier ensemble dont les plaques ont été cotées à la pièce et mises en pochette individuelles (soit environ 19 770 unités) jusqu’en 2019, et un second dont les plaques ont été conservées dans leurs boites d’origines, inventoriées et cotées au lot entre 2021 et le printemps 2022 (soit environ 15 838 unités). Certains inventaires ont été présentés dans des articles de synthèse souvent écrits par des étudiant.es en stage : le quotidien d’un industriel de la sucrerie coloniale[15] ou du petit-fils du précurseur de la sociologie, Frédéric Le Play, [16] nous y sont contés, tout comme les excursions d’un architecte du début du XXème siècle[17] ou l’échec célèbre d’une tentative d’exploration du pôle Nord en ballon à la fin des années 1890[18].

 

 

Au-delà de la centaine de photographes identifié.e.s sur qui des études restent à mener, ce fonds témoigne des activités de la SFP et de la Société d’Excursions des Amateurs de Photographie (SEAP). Les boites de plaques de projections traduisent tantôt un usage savant et pédagogique de la photographie (expériences en laboratoire, conférences sur la photographie publicitaire par le rédacteur en chef de la revue L’Instantané, Journal mensuel de tout amateur photographe en 1935[19], et nombreuses reproductions de la collection utilisées pour les cours d’histoire de la photographie de Georges Potonniée[20], etc.) ; tantôt un usage récréatif dont l’excursion collective devient le modèle.

 

Vue d'une boite d'origine contenant un ensemble de plaques de projection pour un cours d'histoire de la photographie de Georges Potonniée (Boite I.216)

Dans le milieu des années 1920, certaines de ces plaques sortent d’ailleurs des locaux parisiens du 51 rue de Clichy et se transforment en images voyageuses. De nombreuses boîtes en bois contenant des séries thématiques portent en effet la belle mention de « projections circulantes », dont on retrouve la trace dans le Bulletin. Le compte-rendu de la 25ème session de l’Union nationale des Sociétés photographiques de France rappelle ainsi qu’en 1926, neuf collections sont déjà en circulation parmi les différentes sociétés adhérant à l’Union. Parmi elles, ont trouve des conférences clefs-en-main du commandant Puyo sur « La photographie en plein air », de Claude de Santeul sur le Salon International d’Art photographique de Paris ou de Georges Potonniée sur l’histoire de la photographie, tout comme des collections plus pittoresques sur « Caen et ses Églises » proposée par la Société caennaise ou encore « La vie locale et les sites de la Picardie ».

 

Vue d'une note manuscrite au fond d'une boite en bois ayant contenu une "Projection circulante" sur le XXIeme Salon International d'Art Photographique de 1926 réunies par Claude de Santeul

L'idée d'une collection partagée apparaît déjà en 1892, lors de la fondation de l'Union nationale des Sociétés photographiques de France. Dans une communication intitulée "La France photographiée par provinces", Fleury-Hermagis forme 

"le voeu qu'il soit exécuté, par les soins de chaque Société, des diapositifs des principaux sujets de son ressort, afin que ces diapositifs, communiqués successivement à toutes les Sociétés de l'Union et projetés dans les séances de chacune d'elles, puissent montrer à tous les yeux l'avancement progressif" d'une "carte photographique de la France[21]."

Projetées de sociétés en sociétés, ces plaques gérées par un service dédié répondent à une volonté de fédération et à un double enjeu financier : assurer une production photographique que les sociétaires ne parviennent plus à fournir et attirer, par la projection, de nouveaux membres. On peut ainsi lire combien ces projections circulantes s’inscrivent au cœur des activités de l’Union au sortir de la guerre :

 

« Les temps sont malheureusement changés. La vie des Sociétés est devenue moins facile, l’Union doit les aider et faciliter leur tâche matérielle. Les Sessions (annuelles de l’Union) qui établissaient des relations à la fois si agréables et si utiles entre un grand nombre des Membres de toutes les Sociétés adhérentes sont forcément moins suivies ; les loisirs de chacun sont devenus plus rares et les déplacements beaucoup plus onéreux.

Les Sociétés trouvaient dans les séances de travail de la Session une sorte de programme qui leur servait de guide pour alimenter leurs ordres du jour et, dans les travaux de leurs Membres, des collections de vues pour organiser des séances de projections et des expositions.

Tout cela leur est devenu beaucoup plus difficile aujourd’hui en raison des dépenses qu’entraînent les expéditions de matériel à présenter et les restrictions que les prix des fournitures ont généralement imposées aux travaux de leurs Sociétaires.

Pour remédier à cet état de choses, il faut que chacune des Sociétés puisse profiter des travaux de toutes les autres.

Il appartenait à l’Union de faciliter cette collaboration mutuelle qui doit déjà trouver en partie sa réalisation dans le Service des collections circulantes. 

(…)

Les séances de projections ouvertes largement aux invitations et les Expositions sont, ne l’oublions pas, les meilleurs, nous serions tenté de dire, les seuls moyens pour nos Sociétés de recruter de nouveaux adeptes à la Photographie qui deviendront des Sociétaires. Les spectacles sont très coûteux et à ce point de vue la « vie chère » travaille pour nous, ne manquons pas, mes Chers Collègues, de saisir cette occasion unique d’en profiter [22]! »

 

À la même période, la SFP organise également de nombreuses expositions, dont sont issues un autre ensemble d’images voyageuses ayant fait l’objet d’un traitement systématique. Entre août 2019 et mai 2020, plus de 5 750 tirages attribués à près de 270 photographes ont ainsi été mis en pochette, rangés dans des boites ou des portfolios, et inventoriés. Répartis sur 65 boites, ces tirages datant des années 1930-1990 sont le pendant vingtièmiste de la collection d’épreuves identifiées par les inventaires en ligne. La plupart d’entre eux a été déposée à l’issue des expositions et salons internationaux organisés par la Société française de Photographie dans l’entre-deux guerres, et dans la Galerie Montalembert dans les années 1950-1990.

 Le petit volume d’archives qui les accompagnait a été extrait à cette occasion, et permettrait de retracer certaines manifestations, comme le concours Agfa de 1985 ou les expositions monographiques rythmant le programme culturel de la SFP dans les années 1970. Les nombreux tampons et étiquettes apposés au dos des tirages, ainsi que le relevé d’échanges entre des photo-clubs étrangers (japonais[23], hongrois[24] ou brésiliens[25] pour n’en citer que quelques-uns) offrent une matière nouvelle pour l’étude de l’histoire des expositions de la SFP et ses interactions avec des structures de la sociabilité photographique à échelle locale, nationale et internationale.

 

Étiquettes et tampons au verso de tirages du fonds d'épreuves d'expositions 1930-1990

 

Le don du fonds des 30x40 en mai 1999 est éclairant à ce titre. En mai 1999, la Société française de Photographie récupère le fonds des 30x40, dissout l’année précédente. Le Club photographique de Paris, dit « Les 30x40 », en référence au format des tirages d’exposition des concours de l’époque, a accompagné l’essor d’une photographie française militant pour sa valorisation artistique. Créé en 1952 par le photojournaliste Roger Doloy[26], membre de la SFP depuis 1946, le club des 30 x 40 s’inscrit dans l’héritage de la Subjective fotografie d’Otto Steinert, qui organise sa première exposition en 1951. L’ambition du Photo-club est alors de défendre l’auteur photographe, et cela passe par une mise en commun, une mise en discussion des pratiques. Devenu rapidement un lieu d’échange fréquenté par de jeunes photographes (une section « photographes de moins de 30 ans » est créée), des photographes invités (Weston, Adams, Cartier-Bresson, Ronis, etc.), des représentants des institutions (Lemagny[27] pour la BnF dès 1968[28]), et des membres de groupes parallèles[29] (Gens d’images d’Albert Plécy auquel adhère Doloy, le groupe des XV et à partir de 1963, le groupe de la Libre Expression de Riehl, Dieuzaide et Gautrand),  les assemblées hebdomadaires du club rompent avec une tradition amateur admise par la Fédération nationale des Sociétés Photographiques FNSP[30]. Le fonds que la SFP a récupéré se répartit en trois ensembles : un volume d’archives inventoriées par Guillaume Blanc en 2017, une collection de périodiques et un ensemble de tirages.

pério30x40.jpg, juil. 2022

Vue du fonds des périodiques 30x40 dans les réserves de la SFP

La collection de périodiques des 30 x 40 vient de faire l’objet d’un inventaire versé au catalogue de la SFP par Jeane Goujard en 2021. Classé par pays de publication, cet ensemble offre une vue panoramique de la presse spécialisée sur près de quarante ans. De nombreux numéros et articles ont été commentés par les membres du club, qui tenaient dans leur propre publication une rubrique consacrée à la revue de presse. Soucieuse de la diffusion de ses activités, l’organisation s’est en effet dotée de plusieurs revues au cours de son histoire. Roger Doloy lance très tôt un Bulletin mensuel des 30x40, très proche dans sa première mouture du Bulletin de la Société française de photographie qui paraît sous forme de feuillet d’information dans les années 1950. Puis viennent des publications dont le titre insiste sur la nouveauté de l’entreprise du club, et la jeunesse de ses membres (rappelons que Doloy n’a que 32 ans lors de la fondation du photo-club, et que les registres d’adhésion révèlent que de nombreux.ses étudiant.e.s sont adhérent.e.s) :  Cahiers de la jeune photographie qui devient Jeune photographie, avant que ne paraisse Le Journal du Club Photographique de Paris/ Les 30x40, Les cahiers blancs, Les Cahiers bleus, Les Cahiers des 30x40. Cette importante collection de 210 titres de périodiques datant des années 1930-1990[31] complète ainsi les périodiques de la SFP et étend la couverture chronologique que sa bibliothèque conserve de la presse photographique. Deux outils permettent aujourd'hui d’interroger cet ensemble :

  • Un index géographique pour les périodiques de la SFP[32] et des 30 x 40[33]

  • L’onglet de recherche « périodiques » du catalogue de la bibliothèque[34].

 

Aux revues qui témoignent de l’activité photographique du club s’ajoutent près de 2500 tirages, attribués à plus de 250 photographes répartis en 110 boites de conservation. Nombre d’entre eux sont contrecollés sur carton ou sur bois, et gardent la trace de leurs accrochages dans le cadre des expositions du photo-club. Une première phase du conditionnement de ce fonds s’était interrompue en 2008, faute de moyens, et a été suivie d’une seconde étape, de juin 2020 à 2021. Entre temps, une sélection thématique a fait l’objet d’une attention particulière : 7 boîtes comportant des photographies de mai 1968 prises par les membres des 30 x 40 et exposées dans le même temps à la Maison pour Tous, rue Mouffetard[35]. Ces images ont nourri l’exposition Icones de Mai 68. Les images ont une histoire organisée par la BnF pour le cinquantenaire de l’évènement. D’autres, inventoriées pour la première fois, invitent à l’étude qu’Emmanuelle Michaud-Fructus appelait déjà de ses vœux en 1998 :

« Les archives des « 30x40 » constituent un fonds exceptionnel pour qui veut retracer l’histoire de cette association emblématique qui a pendant plus de quarante ans animé le champ photographique français. (…) La dissolution de cette association marque la fin d’une histoire qui reste à étudier : la photographie en France et son institutionnalisation[36]. »

 

De nouvelles perspectives de recherche

 

            De nouvelles perspectives de recherche se dessinent à l’issue de ce chantier de collections. Du point de vue de l’inventaire d’une part, étant donné que de nombreux ensembles et dons relativement récents constituent des sujets de recherche et de documentation extrêmement variés. Citons trois d’entre eux:

  • Le fonds du polytechnicien et alpiniste Paul Helbronner, qui fut président d’honneur de la SFP entre 1929 et 1931 et dont les négatifs et tirages de vues des Alpes accompagnaient ses études topographiques.

  • Le don que Roger Faligant fait à la SFP en 1990 comprend des milliers de photographes de spectacle (théâtre, danse, opéra) des années 1963-1975 préservées sur de nombreux supports (films 24x36, albums de contacts, tirages de presse, diapositives et épreuves d’exposition).

  • Le fonds d’un amateur du XXème siècle, le VRP André Landry, qui a photographié et documenté tous ses voyages des années 1930 aux années 2000, reste ainsi à traiter depuis la réception de ce don en 2012[37].

 

À l’issue de ce déménagement, une étape reste encore à accomplir afin que ces nouvelles pistes puissent être pleinement appréhendées par les chercheur.ses : la mise en ligne des inventaires que doit accompagner une refonte du site internet de la SFP. Mettre en partage ces outils de recherche à l’échelle des collections s’inscrit dans une plus large réflexion sur les humanités numériques, que la SFP pilote sous l’égide du Ministère de la Culture : le projet d’une vaste base de données pour les archives du patrimoine photographique français. Intitulé Iconos-photo[38], ce portail a été présenté au Parlement de la photographie en 2021[39] par le Président de la SFP, Paul-Louis Roubert, et Félicie Faizand de Maupeou, en charge de son développement. Sa mise en ligne étant prévue à l’horizon 2023, il promet notamment une nouvelle manière d’interroger les fonds de la SFP, et plus largement, de les faire dialoguer avec ceux d’autres institutions. Ce que permettront aussi, plus matériellement, les nouvelles conditions de consultation de la SFP, au 58 rue de Richelieu.

 

Colette Morel

 


Note(s)

  1. ^ https://sfp.asso.fr/a-propos-about
  2. ^ Sur le site est mentionné à titre indicatif que cette liste comprend : 99% des daguerréotypes, 96% des tirages XIXe siècle, 50% des tirages XXe siècle, 10% des plaques de verre.https://sfp.asso.fr/collection/recherche-dans-la-collection/inventaires-en-ligne 
  3. ^ https://sfp.asso.fr/photographie/index.php?/category/regnault-victor
  4. ^ https://sfp.asso.fr/photographie/index.php?/category/bayard-hippolyte-2
  5. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/les-voyages-d-eugene-sueur
  6. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2019/06/20/Les-excursions-d-un-architecte-et-photographe-amateur  
  7. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2020/01/20/Alain-Couvert
  8. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2020/05/04/Fonds-Herbert-William-HARRIS
  9. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2021/06/21/numerisation-Etude-sur-la-fonderie-par-Charles-ADRIEN
  10. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2021/06/28/Mise-en-ligne-de-l-inventaire-du-fonds-de-periodiques-du-Photo-Club-des-30x40  
  11. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2022/04/14/linventaire-du-fonds-demile-legier-industriel-sucrier-francais-ou-le-pouvoir-de-la-photographie-damateur-en-tant-quactivite-professionnelle-et-de-loisir   
  12. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2021/12/17/le-play  
  13. ^ https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2022/02/03/L-Exposition-Coloniale-de-1931-dans-les-collections-de-la-Societe-Francaise-de-Photographie
  14. ^ Mentionnons l’exposition La République des Amateurs (Musée du Jeu de Paume de Tours, 2011) et l’exposition itinérante La Guerre des gosses (2014-2019), ou les nombreux prêts pour les exposition Charles et Paul Géniaux. La photographie, un destin (Musée de Bretagne, Champs Libres, 2019), «Si les paysans du XVIIIe siècle avaient vu cette photo... Eugène Biver, Claire Chevrier et Arlette Farge» (Archives de l’Essonne, 2019), «Mondes tsiganes. La fabrique des images» (Palais de la Porte Dorée, musée national de l'histoire de l'immigration, 2018), «Diapositive, Histoire de la photographie projetée», (Musée de L’Élysée, Lausanne, 2017). 
  15. ^ Joana Badia Fernández-Peña, « L’inventaire du fonds d’Émile Légier, industriel sucrier français, ou le pouvoir de la photographie d’amateur en tant qu’activité professionnelle et de loisir », Blog de la SFP, 18 avril 2022, URL : https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2022/04/14/linventaire-du-fonds-demile-legier-industriel-sucrier-francais-ou-le-pouvoir-de-la-photographie-damateur-en-tant-quactivite-professionnelle-et-de-loisir
  16. ^ Audwin Lachaud, « La vie au château, selon Albert E. Le Play », Blog de la SFP, 3 janvier 2022, URL : https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2021/12/17/le-play
  17. ^ Sara Périllat : « Les excursions d'un architecte et photographe amateur. Inventaire de la collection Albert Gilibert », Blog de la SFP, 25 juillet 2019. URL : https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2019/06/20/Les-excursions-d-un-architecte-et-photographe-amateur
  18. ^ Colette Morel, « L'expédition polaire S.A. Andrée dans les collections de la SFP », Blog de la SFP, 14 novembre 2019, URL : https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2019/11/14/L-expedition-polaire-S-A--Andree-dans-les-collections-de-la-SFP
  19. ^ Colette Morel, « L’art photographique publicitaire », Blog de la SFP, 12 juin 2019, https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2019/06/11/L%E2%80%99art-photographique-publicitaire
  20. ^ Potonniée publie des articles sur l’histoire de la photographie dans le bulletin dès 1912 et présente au moins dès 1920 une conférence sur « Les débuts de la Photographie », certainement à l’origine de son Histoire de la découverte de la photographie publiée chez Paul Montel cinq ans plus tard. Voir BSFP, mai 1920, p.101. URL : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1476526w/f5.item.r=potonni%C3%A9e Sur Potonniée, voir aussi la notice biographique qu’Éléonore Challine lui consacre dans Une histoire contrariée. Le musée de photographie en France (1839-1945), Paris : Éditions Macula, 2017, p.498
  21. ^ Fleury-Hermagis, "La France photographiée par provinces", Bulletin de la SFP, 6 mai 1892, p.272
  22. ^ Ernest Cousin, « Union nationale des Sociétés photographiques de France. XXVe Session. Paris. 1926 », Bulletin de la SFP, octobre 1926, p.273-275
  23. ^ Le fonds Japon inventorié par Xavier Martel en 2003 et mis en boite en 2020 réunit des tirages d’exposition envoyés par le Kyoto Camera Club en 1967-1968, le Kyoto shashin renmei en 1974, et une sélection de l’association des critiques de photographie japonais pour une exposition à la SFP en mars 1960.
  24. ^ Une enveloppe ayant contenu 17 épreuves envoyées à la SFP par l'Association des photographes hongrois (magyar fotomuveszek szovetsege, fondée en 1956) a été recensée en juin 2020. Voir archives fonds tirages d’exposition : FRSFP_1277_DA_0001
  25. ^ https://sfp.asso.fr/collection/expositions/bresil-france-bresil-universite-rennes-ii-2016
  26. ^ Michel Cabaud, Roger Doloy, 1999, Grignan : la photographie à Grignan / Trace(s). Bibliothèque de la SFP : https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=8398
  27. ^ Les archives de Jean-Claude Lemagny sont l’objet d’étude de la prochaine Bourse Roederer 2022-2023 à la BnF. Voir notamment Emmanuelle Michaud, L'Eloge de l'ombre : étude de la place que Jean-Claude Lemagny a accordée à la photographie créative au sein de la collection de photographies contemporaines de la Bibliothèque nationale : Mémoire de DEA d'histoire de l'art, université de Paris I, 1999. Bibliothèque SFP : https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=8552
  28. ^ Jean-Claude Gautrand, « Les expositions photographiques », Jeune photographie, 1970.
  29. ^ Voir à ce sujet Françoise Denoyelle, « Une histoire française. Des précurseurs : cercles d’influence et festivals », Arles. Les Rencontres de la Photographie, Une histoire française, Les Rencontres d’Arles / Art Book Magazine, 2019, p.24-34
  30. ^ Voir notammentGuillaume Blanc, La photographie amateur en France (1945-1960) : vers un art national ? : Mémoire de master II en histoire de l’art, Unicersité Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2014. Bibliothèque de la SFP : https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=21311Emmanuelle Michaud, Les photo-clubs en France dans les années soixante, Les amateurs au seuil de la reconnaissance culturelle de la photographie : Mémoire de maîtrise d'arts plastiques, université Paris VIII, 1997. Bibliothèque SFP : https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=10013Elisa Mignot, « “Ils ont libéré la photographie". Le Club des 30x40 », Polka Magazine, n °41, printemps 2018,p.82-85. Bibliothèque SFP : https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=21208INHA. (2018, 15 septembre). JEP 2018 | Paul-Louis Roubert et Guillaume Blanc - Le rôle de la Société française de photographie. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/99603. (Consultée le 11 juillet 2022) 
  31. ^ Voir Jeane Goujard, « Mise en ligne de l'inventaire du fonds de périodiques du Photo-Club des 30x40 », Blog de la SFP, 28 juin 2021. URL : https://sfp.asso.fr/blog-collection/?post/2021/06/28/Mise-en-ligne-de-l-inventaire-du-fonds-de-periodiques-du-Photo-Club-des-30x40
  32. ^ https://sfp.asso.fr/collection/pdfs/sfp_periodiques_2012_web.pdf
  33. ^ https://sfp.asso.fr/collection/pdfs/sfp_2021_index_periodiques_30x40_270521.pdf
  34. ^ https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?search_type_asked=perio_a2z
  35. ^ Voir Guillaume Blanc, « Le mai 68 des 30x40 ou la photographie émancipée », in Audrey Leblanc et Dominique Versavel (dir.), Icônes de Mai 68. Les images ont une histoire, 2018, Paris, Éditions de la BnF, p.118-127. Bibliothèque de la SFP : https://sfp.asso.fr/sfp-bibliotheque/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=12940
  36. ^ Emmanuelle Michaud, « Les 30x40 », Le Bulletin. Société française de photographie, octobre 1999, n°6, p.12
  37. ^ https://sfp.asso.fr/collection/collecte/80-ans-d-albums-photographiques-landry
  38. ^ https://invisu.cnrs.fr/project/iconos-societe-francaise-de-photographie/
  39. ^ Paul-Louis Roubert, Éléonore Challine, Félicie Faizand de Maupeou et Cindy Hourdebaight, « Patrimoines photographiques, les nouveaux projets de la Société Française de photographie », Parlement de la Photographie, 2ème édition, 5 et 6 mai 2021. Pdf en ligne : https://www.culture.gouv.fr/Media/Thematiques/Photographie/Files/Patrimoines-photographiques-les-nouveaux-projets-de-la-SFP