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Invité par la Société française de photographie (SFP), Thomas Mailaender s’est vu offrir de travailler sur les archives photographiques exceptionnelles et historiques de cette association.

Fondée à Paris en 1854 par un groupe de scientifiques, d’amateurs et d’artistes, reconnue d’utilité publique en 1892, la Société française de photographie (SFP) est la plus ancienne société de photographes encore en activité. Édifiée dans le but de promouvoir la photographie, ses améliorations et ses usages, l’association s’envisage, dès  l’origine, comme un organisme à même de collecter et de diffuser tous types de documents sur l’activité photographique.

Aujourd’hui hébergée par la Bibliothèque nationale de France (depuis 1993), la SFP est devenue un centre de recherche et de ressources sur l’histoire et les développements de l’image photographique. Elle conserve et administre une collection unique au monde, classée Monument Historique à la fin du XXe siècle, et qui s’est constituée par des dons dès son origine. A côté des nombreux incunables de l’histoire de la photographie, la SFP  rassemble également une bibliothèque riche de plus de 12 000 volumes consacrés à la photographie historique et contemporaine ainsi qu’une collection d’environs 500 périodiques français et étrangers.

Le travail de Thomas Mailaender prend toujours comme point de départ une réflexion large sur l’image et nos sociétés. Travaillant parfois à partir d’images trouvées, il lui arrive également de réaliser des photographies ou de les faire réaliser par un tiers. Ses photographies sont parfois des redites d’images ayant déjà existé et en cela son travail s’inscrit dans l’histoire de la photographie (la petite histoire de la Photographie plus que la grande).

Après un bref état des lieux de cette prestigieuse collection et devant le grand passé historique que représente cette institution, Thomas Mailaender a voulu un geste fort et s’est proposé de manger une photographie. 

Ce geste important est à comprendre comme un hommage, une sorte de passage de relais entre les époques. Tout les jours nous créons de nouvelles images qui en chassent d’autres inexorablement. Quel est le sens de continuer à produire des images sans regarder le patrimoine qui nous précède? Quelle doit être l’emprise de ce passé sur un artiste travaillant aujourd’hui et comment imaginer construire sans détruire? Tout ces questionnements paradoxaux trouveront peut être (ou pas) leur réponses au moment de cette dégustation photographique.

Artiste : Thomas Mailaender

Objet : performance filmée
Titre de la performance : “à table”
Résumé : Un homme à une table mange une photographie. Il la déchire en morceaux qu’il avale avec de l’eau. Doucement et méthodiquement.